pour Gabriel
…trop tard pour tout, maintenant, sauf
commencer. sauf recycler les étoiles éteintes sur leurs
orbites déc-
imées- et les dahlias. aussi. oui, les dahlias, et
les tulipes, leur pétales soufflés bien au-delà des fresques
palies de la
mémoire. sculpte, alors. car assurément les pores
translucides des
doigts vont s’ouvrir à ce que les mains, dans toute leur
rapacité, avaient si longtemps
oblitéré.
Gustaf Sobin – 2005
Traduction Michel Roure
circa 1972
A mon père, GUSTAF SOBIN (1935- 2005), poète, romancier et essayiste américain qui vécut à Goult, Vaucluse, de 1962 à 2005.
Je présente un travail inspiré d’un poème qu’il me dédia, et qui m’habite depuis de nombreuses années. Ce poème offre des clefs ou paraboles pour appréhender des questions essentielles que sont le départ, le processus de création et les cycles de la nature.
Des cycles qui, de la fleur à l’étoile, nous rappellent l’origine et le déclin de la vie, la matrice et la cendre.
Le processus de création est ici présent en opposition à la « rapacité » primitive de la possession, de l’accumulation matérielle.
La création pure, par contraste, émane d’une profondeur immatérielle, pour s’élever ou révéler ce qui ne peut normalement être vu ou décrit, sans possession.
Le départ est dans ces lignes sous-jacent de la fin, physique et créative, du poète ou des apparences. Mais le « trop tard » de la fin sous-tend aussi le recommencement, par l’acte d’amour de la création, en un printemps cosmique.
La naissance d’une galaxie ou d’un poème se ressemblent, car ces semences d’une puissance extraordinaire se déploient dans une grande vulnérabilité.
C’est donc par une tentative d’ « illustration » de ce poème que j’ai finalement pu le lire, et me laisser parcourir par toutes ses dimensions.
G S
Pink onyx, black beeswax and onyx chips.